Wednesday, May 18, 2011

David Antin > John Cage Uncaged Is Still Cagey

Before our June 15 session and David Antin's visit, here's an excerpt from John Cage sans cage translated by Claire Delamarre and Abigail Lang and forthcoming from Les Presses du réel (June 2011).

From Abigail Lang's preface (9-11): 
Si quelqu’un arrivait et se mettait à vous parler un poème comment sauriez-vous qu’il s’agit d’un poème ? » C’est là l’épigraphe de Talking, le livre qui contient le premier talk de David Antin. Talk, ou talk poem, ou talk piece, qu’on peut traduire par poème parlé. Un talk, c’est une prise de parole, une conférence informelle. To talk c’est parler, mais déjà avec l’idée d’un récit. Talkest apparenté à tell, dire, mais aussi à tale, le conte.
Talking met en scène la genèse du talk. Ou plutôt sa révélation, par personne interposée, puisque c’est Eleanor Antin, l’artiste conceptuelle, qui révèle à son mari qu’il est en présence d’un poème. L’anecdote est la suivante. En rentrant en voiture de Pomona où il vient de donner une conférence, David passe la cassette de l’enregistrement à Elly qui, si l’on en croit ce récit de l’invention, se serait exclamée « mais c’est un poème ! »
C’est ainsi qu’à la toute fin des années soixante, Antin découvre par accident ce qui va devenir sa forme ou sa non-forme ou son anti-forme. Comme il le dit : « i’ve always been a formalist – sort of » : « j’ai toujours été un formaliste, en quelque sorte », sous-entendu, d’un genre un peu particulier. Un formaliste informel. Ni vers ni prose, entre oral et écrit, entre critique et fiction, entre récit et maïeutique, le talk malicieusement et efficacement impur d’Antin brouille les lignes de partage entre les formes, les genres et les discours établis auxquels il tente d’échapper, mais dans une claire conscience de leur histoire. Car il ne s’agit pas de faire table rase du passé (Antin ne croit pas au geste de l’avant-garde) mais de récupérer dans notre héritage les pièces détachées qui fonctionnent encore pour bricoler la forme la plus efficace, la plus propre à accueillir la pensée, ou plutôt la produire.
Car il s’agit dans cette forme pour la poésie de penser : « pas une poésie de la pensée mais une poésie qui pense » (ce qu’être d’avant-garde veut dire, p. 159). Et pour Antin, « parler est ce qui s’approche le plus de penser ». La fameuse boutade (1) dans laquelle il réfuse d’être un poète sur le modèle de Robert Frost et de Robert Lowell mais revendique l’exemple de Socrate est à prendre au sérieux. Antin se situe volontairement en amont de la scission entre mythos et logos opérée par Platon qui bannit le poète de la cité. Après Socrate, la pensée philosophique se prend progressivement au piège de la métaphysique et la poésie s’enferme dans le lyrique.
C’est aussi Socrate, plus qu’Homère, qui éclaire l’oralité d’Antin. Cette oralité n’a rien à voir avec la tradition bardique ou pulmonaire de Whitman, de Ginsberg, ou d’Olson. Comme le note Jacques Roubaud, ce qui intéresse Antin, c’est « l’oralité intrinsèque et infranchissable du “parlant”, […] le rythme qui naît du décalage entre l’intention de la phrase et son déroulement sans repentirs possibles » (2). J’y reviendrai. Cette parole est enregistrée, transcrite, retravaillée et éventuellement publiée. Sur les plus de deux cents talks qu’il a donnés, une quarantaine à peine ont été publiés sous forme de volume : talking (1972), talking at the boundaries (1976), tuning (1984), what it means to be avant-garde (1993), i never knew what time it was(2005), et john cage uncaged is still cagey (2005).
La mise en page qu’il a élaborée ne relève pas du vers mais affiche aussi son refus d’être prose. La prose c’est un peu comme de la poésie concrète justifiée à gauche et à droite, dit Antin dans l’avant-propos detalking at the boundaries. Le texte n’est pas justifié, il n’y a pas de majuscules, presque pas de ponctuation, celle-ci étant remplacée par des blancs, qui font office de respiration. L’idée de supprimer toute ponctuation lui serait venue en découvrant les manuscrits anglo-saxons de Beowulf qu’il a trouvés infiniment plus lisibles que les éditions savantes modernisées du XIXe siècle. Quant à l’absence de justification et aux marges irrégulières, elles sont là pour défier les conventions de l’imprimerie et pour signifier qu’il ne s’agit pas de prose : « une poésie qui n’était ni vers ni prose devait manifester sa différence » (A Conversation, p. 63)
Même si la composition a lieu au moment de la performance, la transcription ne constitue pas un pis-aller, et le livre est bien la forme définitive que prend son travail. La transcription de l’improvisation reste fidèle au cheminement d’une pensée au travail et restitue ses errements, ses digressions, les défaillances de la mémoire, ses embranchements, l’irruption d’images par association. C’est une pensée qui avance par le récit. Et elle ne dédaigne pas la fiction, car comme se plaît à le rappeler Antin : « mes histoires ne sont pas toujours vraies     ou pas complètement vraies » (ce qu’être d’avant-garde veut dire, p. 162). Il s’agit de penser par l’exemple (« thinking by way of examples ») et par l’anecdote plutôt que par le concept. Et toujours en non-spécialiste (Antin a un mépris souverain pour le jargon) ou en faux naïf.

(...)

1. « if robert lowell is a poet i don’t want to be a poet if robert frost was a poet i don’t want to be a poet if socrates was a poet ill consider it » (talking at the boundaries, p. 1)
2. Vingt poètes américains, Michel Deguy et Jacques Roubaud dir., édition bilingue, Paris, Gallimard (Du monde entier), 1980, p. 30.

Monday, May 16, 2011

How to Get There: Université Paris Est Marne-la-Vallée


Short instructions below. Long instructions “RER 101” here.
To come to the Université Paris Est Marne-La-Vallée, take the RER A4 line to the station Noisy Champs.” You will have to purchase a special ticket Paris – Noisy Champs (you can do so in any metro station). In Paris you can board the RER A at the following train stations: Charles de Gaulle Etoile, Auber, Châtelet Les Halles, Gare de Lyon, Nation. See map of the line here.
*Châtelet Les Halles - Noisy Champs : approx. 25'.
*Gare de Lyon - Noisy Champs : approx 20'.
*Nation - Noisy Champs : approx 18'


Please board one of the front cars of the train: when you get off at Noisy Champs, you will be close to the exit leading to the University. Walk to the escalators. As you go up the escalators from the platform, take the exit located on your right. You want exit #3 "bd Newton" (see pic.)  Here’s a map of the campus.
Take Exit 3 turn right at top of elevators


As you leave the RER station, turn left, go straight. You will see the La Poste building. At the crossroads, turn right onto the avenue Ampère
Crossroads & beg. of Av. Ampère
Copernic bldg. / U.Paris Est MLV









Once on the avenue Ampère, you will see Piotr Kowalski's large metallic sculpture a.k.a. “the axis of the earth”. Walk to the roundabout where the structure is erected. Then make a left on boulevard Descartes. The Copernic building will be on your right. 


With Google Street View:
1. From RER Station to crossroads

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map


2. Walk past La Poste to crossroads

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map


3. At crossroads make a right

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map


4. Go straight

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map

5. Make a left at "axe de la terre" roundabout

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map 


6. Take second street on your left

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map


7. The Copernic building of the Université will be on your right.

View Noisy Champs RER A Station, Bd Ampère in a larger map



Inside Copernic...
Enter the bldg. Make a left and walk past the "Accueil".

Walk to left rear end of bldg
Walk to the rear end of the bldg, past the auditorium Maurice Gross and make a left. Walk down the corridor (see pic.) to the elevators.
Hallway leading to elevators
There are several elevators which will take you to the 2nd floor. Congratulations, you've made it! Once you exit the elevator, make a left.